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Andrzej Szczepaniak, Senior European Economist de Nomura

le 22/01/2025 16:00:00


Au lendemain du retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, les experts de la banque japonaise Nomura ont dévoilé leurs perspectives pour l'année 2025.

Après un exercice 2024 marqué par le découplage entre les États-Unis et l'Europe, le phénomène devrait se poursuivre en 2025, avec une croissance américaine attendue à 2 %, contre 1 % pour la zone euro (et 0,5 % pour l'Allemagne).

Andrzej Szczepaniak, Senior European Economist chez Nomura, indique que la résilience de l'économie américaine est telle qu'il n'est potentiellement pas impossible de voir la Fed relever ses taux dès cette année, tandis que la BCE les baisserait, validant ainsi l'hypothèse d'un découplage total des politiques monétaires.

Néanmoins, Nomura anticipe pour l'instant une seule baisse de taux de la Fed de 25 points de base (pb) en 2025, avant deux baisses de 25 pb aux 1er et 2e trimestres 2026.

" Aux États-Unis, la croissance des salaires et l'inflation de base se maintiennent à des niveaux plus élevés que prévu, et le processus de désinflation s'est interrompu. Dans ce contexte, nous anticipons des taux d'intérêt plus élevés pour une période prolongée ", justifie l'expert.

Nomura estime d'ailleurs que les politiques de Trump devraient affecter les États-Unis en étant inflationnistes et en ayant un impact moindre sur la croissance.

Selon la banque, la situation est bien différente en Europe, où l'inflation a même ponctuellement reculé sous les 2 % en septembre. " Les marchés et les analystes pensent qu'elle va se maintenir sous les 2 % la majeure partie de cette année ", indique Andrzej Szczepaniak, qui précise que les salaires ont d'ailleurs baissé davantage que ce qu'anticipait la BCE.

Si le prix du fret et du gaz a certes augmenté, l'expert pointe une demande européenne en berne et un niveau d'épargne inférieur à celui de 2019.

" Cela veut dire que les entreprises vont avoir du mal à augmenter leurs prix et que, par conséquent, le taux d'inflation devrait diminuer ", analyse-t-il.

La banque anticipe ainsi cinq baisses de taux de 25 pb de la part de la BCE cette année, en janvier, mars, avril, juin et septembre.

Enfin, l'expert note que l'instauration de tarifs douaniers élevés par les États-Unis à l'encontre de la Chine pourrait inciter Pékin à rediriger ses exportations vers l'Europe, ce qui pourrait soutenir le mouvement de désinflation sur le Vieux Continent.

Néanmoins, les interrogations demeurent quant à la réalité de ces tarifs douaniers : Donald Trump n'a pas levé les incertitudes sur le sujet au cours de son discours d'investiture.

Selon Nomura, le Républicain devrait probablement s'en servir comme levier de négociation, notamment pour inciter ses " partenaires " à acheter davantage d'hydrocarbures américains.

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la phrase du jour

Déclaration de Jim Reid, stratège chez Deutsche Bank
"La grande question qui se pose désormais est de savoir si la Fed va lui emboîter le pas en procédant à une nouvelle hausse mercredi prochain ou si elle va laisser ses taux inchangés"

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