Marché: un certain degré de prudence après le récent rebond
(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris devrait débuter en légère baisse lundi matin, dans un climat teinté de prudence en attendant la réunion, jeudi, du comité de politique monétaire de la BCE.
Vers 8h15, le contrat "future" - livraison fin décembre - sur le CAC 40 cède 11,5 points à 7426,5 points, annonçant une modeste consolidation après le rebond récemment amorcé par l'indice.
En dépit de l'aggravation de la crise politique française due à la chute du gouvernement Barnier, le marché parisien avait réussi à s'adjuger 1,3% à 7427 points à l'issue de la séance de vendredi.
En parvenant à aligner cinq séances de hausse sur cinq la semaine passée, le CAC s'est arrogé un gain hebdomadaire de 2,7%, mettant ainsi fin à une série de six semaines consécutives de baisse.
"Comme on pouvait s'y attendre, il n'y a pas eu de psychodrame boursier après la censure", observe Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.
"La réalité, c'est que le marché a parfaitement intégré qu'une crise de la dette en France est un scénario fantaisiste", explique l'analyste.
Bien que le marché parisien se soit remis dans de bons rails la semaine dernière, il est loin d'être certain que la Bourse de Paris connaisse une fin d'année très positive, juge toutefois le professionnel.
"Maintenant que l'épisode de la censure est passée, la question est de savoir si un rallye de Noël est envisageable pour le CAC 40?", s'interroge Christopher Dembik.
"Nous pensons que ça va être compliqué", estime-t-il.
"Les épargnants ont parfaitement intégré que s'ils recherchent du rendement il vaut mieux détenir des actifs américains que des actifs français", ajoute le stratège de Pictet AM, qui met en évidence l'existence de flux d'argent sortants de la France vers les Etats-Unis.
"Malheureusement pour la Bourse de Paris, ça devrait s'accentuer", prévient Christopher Dembik.
Selon lui, il ne serait pas tout à fait surprenant que le CAC 40 finisse l'année sous la barre symbolique des 7000 points, ce qui correspondrait à un repli de l'ordre de 7% sur l'ensemble de l'année.
A titre de comparaison, le S&P 500 affiche lui une hausse de plus de 27% depuis le 1er janvier.
La crainte que la BCE opte, jeudi, pour une baisse limitée de 25 points de base de ses taux directeurs - et non pas sur un assouplissement plus agressif de 50 points - pourrait également peser sur la tendance et empêcher le traditionnel "rally de Noël".
"Des baisses plus rapides seraient de notre point de vue plus adaptées à la conjoncture européenne mais la baisse de l'euro semble effrayer les banquiers centraux", constate François Rimeu, stratégiste senior chez Crédit Mutuel AM.
Traditionnellement, les marchés d'actions ont tendance à progresser durant les dernières semaines de l'année, sous l'effet notamment des habillages de bilan, avec un gain moyen qui atteint plus de 2% aux Etats-Unis pour l'indice S&P.
Celui-ci, qui n'a cessé d'enchaîner les records ces dernières semaines, gagne déjà 1% depuis le début du mois.
Outre la politique monétaire, les investisseurs se préparent à la publication, mercredi, de l'indice des prix à la consommation aux Etats-Unis, qui sera particulièrement suivi à une semaine de la dernière réunion de l'année de la Fed.
D'après le consensus, l'inflation américaine devrait avoir accéléré à +0,3% d'un mois sur l'autre en novembre, après être ressortie à 0,2% en octobre.
Sur le marché de l'énergie, les cours du pétrole repartent à la hausse lundi, soutenus par la réapparition du risque géopolitique et les inquiétudes causées par les troubles en Syrie suite à la chute du président Bachar Al-Assad.
Le Brent reprend 0,6% à 71,5 dollars le baril tandis que le contrat janvier sur le brut léger américain (WTI) progresse de 0,6% à 67,6 dollars le baril.
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