Marché: les craintes sur le commerce persistent
(CercleFinance.com) - Après son timide redressement de la veille, la Bourse de Paris devrait repartir en baisse mercredi matin, l'incertitude liée aux tensions commerciales continuant de pénaliser la tendance.
Vers 8h15, le contrat "future" sur l'indice CAC 40 - livraison février - recule de 28,5 points à 7889,5 points, signe avant-coureur d'une ouverture en territoire négatif.
La récente rhétorique protectionniste décidée par le président américain Donald Trump a servi de piqûre de rappel aux marchés, qui s'inquiètent d'un potentiel retour du climat de guerre commerciale qui prédominait en 2019 et 2020.
Les investisseurs ont semblé soulagés hier par la trêve conclue entre les Etats-Unis d'un côté et le Canada et le Mexique de l'autre, mais cet accord partiel n'élimine pas les nombreuses inquiétudes du moment.
"Je m'attend à un regain de volatilité, sachant que l'environnement général reste hautement incertain", commente ce matin Michael Brown, stratégiste chez Pepperstone.
En dépit de ces craintes tenaces, le marché parisien a réussi à rebondir de 0,7% à 7906 points hier, soutenu par de solides publications de résultats, Dassault Systèmes en tête.
La Bourse de New York a également fini dans le vert mardi, portée par les performances meilleures que prévu de Palantir, un spécialiste de l'IA prédictive.
Le Dow Jones s'est adjugé 0,3%, le S&P 500 a pris 0,7% et le Nasdaq a fini sur des gains de 1,4%.
"Cela montre que les investisseurs sont toujours prêts à racheter sur les points bas ("buy the dip")", observent les équipes de Danske Bank.
"Cette stratégie s'est révélée être un bon outil au cours des deux dernières années et demie et les tensions commerciales ne sont pas un motif suffisant pour en détourner les investisseurs", souligne la banque danoise.
"Il faudrait vraiment qu'on constate des indicateurs économiques moins bons que prévu pour qu'elle puisse être remise en cause", juge l'établissement scandinave.
Les opérateurs pourraient faire preuve d'une certaine prudence en vue d'une fin de semaine qui s'annonce particulièrement chargée, entre les résultats d'Amazon demain soir et le rapport sur l'emploi américain prévu vendredi.
La séance d'aujourd'hui s'annonce également assez intense puisque figurent à l'agenda l'enquête ADP sur l'emploi privé aux Etats-Unis et le dernier indice ISM des services.
Hier soir, Alphabet a déçu les attentes en dévoilant un chiffre d'affaire trimestriels moins élevé qu'espéré, tout particulièrement dans le "cloud" où ses ventes se sont établies à 11,96 milliards de dollars contre 12,2 milliards prévus par le consensus.
Le titre de la maison-mère de Google chutait de plus de 7% en transactions électroniques suite à ces chiffres.
Sur le marché des changes, la relative accalmie sur le front commercial fait remonter l'euro, qui était en perte de vitesse depuis jeudi en réaction aux annonces de la BCE.
La monnaie unique revient au-delà de 1,0380 face au billet vert, bénéficiant de quelques achats à bon compte.
Le récent regain d'aversion au risque provoqué par les tensions commerciales se traduit en revanche par un repli confirmé sur les emprunts d'Etat.
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans se tasse vers 4,51% et son équivalent allemand repasse sous la barre de 2,40%, à 2,39% contre 2,43% hier.
Sur le front pétrolier, les cours du brut s'inscrivent encore en baisse, la probabilité d'une guerre commerciale d'ampleur étant susceptible de freiner la croissance économique mondiale, et donc la demande pour l'or noir.
Le brut léger américain (WTI) perd actuellement 0,2% à 72,6 dollars et le Brent près de 0,3% sous les 76 dollars.
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