Marché: les regards braqués sur l'inflation aux USA
(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris devrait évoluer de manière prudente mercredi à l'ouverture dans l'attente des derniers chiffres de l'inflation américaine qui pourraient bien déterminer la tendance du jour.
Vers 8h15, le contrat "future" sur l'indice CAC 40 - échéance février - progresse de dix points à 8046,5 points, suggérant une poursuite du mouvement haussier à l'oeuvre depuis le début de la semaine.
Porté par des rachats techniques et par les espoirs entourant une prochaine reprise de la croissance en Europe, le marché parisien affiche de solides performances jusqu'ici cette année.
Avec un gain de plus de 8% depuis le 1er janvier, le CAC fait largement mieux que le S&P 500, l'indice de référence des gérants américains, qui ne s'est octroyé que 3% dans l'intervalle.
Parallèlement, l'indice STOXX Europe 600 ne cesse d'aligner les records historiques depuis un mois, tout comme le DAX allemand qui s'est déjà adjugé plus de 10% cette année.
L'indicateur des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis pour le mois de janvier, qui tombera à 14h30, n'en sera pas moins soigneusement étudié dans un contexte de crainte d'une persistance de l'inflation américaine, susceptible de conduire la Fed à lever le pied dans l'assouplissement de sa politique monétaire.
D'après le consensus, la moyenne des estimations des économistes fait ressortir un chiffre de 2,9% en rythme annuel, le même qu'en décembre, tandis que l'indice d'inflation de base "core CPI" est attendu à 3,1%, ce qui marquerait un léger ralentissement par rapport au mois précédent (+3,2%).
Ce rapport ne sera pas encore affecté par la mise en place de surtaxes douanières, mais les suivants pourraient l'être si les mesures protectionnistes récemment prises par Donald Trump à l'encontre du Canada et du Mexique devaient être maintenues.
"Ces deux pays fournissent 44% des importations alimentaires des Etats-Unis (pour 85 milliards de dollars) et l'alimentation représente 13,5% du CPI", rappellent les analystes d'Oddo BHF.
Du fait de l'interventionnisme du nouveau président américain sur le front commercial et de ses effets potentiellement inflationnistes, l'évolution de la politique monétaire continue toujours de préoccuper les investisseurs, qui ne s'attendent plus à une prochaine baisse de taux avant le mois de juillet.
Cela signifie que la Réserve fédérale passerait son tour lors de ses réunions de mars, mai et juin, une approche confirmée hier par son président Jerome Powell, pour lequel il n'y a pas d'urgence à réduire les taux.
"Il est difficile d'imaginer que les chiffres du CPI fassent pencher la balance dans un sens ou dans l'autre, sachant que les membres du FOMC n'attendent pas seulement de constater une poursuite des progrès réalisés au niveau de la désinflation, mais également qu'ils préfèrent se montrer patients en attendant d'évaluer l'impact économique de la politique commerciale décidée par Trump", commente Michael Brown, stratégiste chez Pepperstone.
Lors de son audition devant le comité des affaires bancaires du Sénat, le patron de la Fed constaté que l'inflation avait "significativement" reflué ces deux dernières années, mais aussi admis qu'elle demeurait à des niveaux relativement élevés.
"Sachant que notre approche est aujourd'hui moins restrictive qu'auparavant et que l'activité économique demeure solide, nous n'avons pas besoin de nous précipiter pour ajuster notre politique", a-t-il déclaré.
Jerome Powell doit poursuivre ses auditions devant les parlementaires américains aujourd'hui, mais cette fois devant le comité des services financiers de la Chambre des Représentants.
Après les faibles variations enregistrées la veille à Wall Street, les "futures" sur les grands indices new-yorkais signalent pour l'instant une ouverture stable, voire en léger repli, à Wall Street, mais la statistique des prix à la consommation (CPI) pourrait changer la donne.
Les derniers chiffres des prix à la consommation sont par ailleurs susceptibles de faire réagir le dollar, tout comme les rendements obligataires américains.
Le taux des Treasuries à 10 ans s'est tendu de quatre points de base hier au-delà de 4,53% dans le sillage du témoignage de Powell à Washington.
L'euro tente de son côté de se stabiliser face au dollar, non loin de 1,0360 contre le billet vert, après avoir aligné trois séances consécutives de repli.
Sur le marché pétrolier, les cours du brut reperdent un peu de terrain après avoir le rebond technique amorcé en fin de semaine dernière. Le Brent consolide de 0,4% à 76,7 dollars, tout comme le WTI qui revient à 73 dollars.
L'or continue de subir des prises de bénéfices après sa série de plus hauts absolus inscrits au cours des dernières séances, cédant 0,6% à 2915,3 dollars l'once après avoir brièvement enfoncé le seuil des 2900 dollars hier.
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