Taux : détente générale, sauf pour nos OAT qui se dégradent
(CercleFinance.com) - Une timide embellie s'est dessinée dans l'après-midi après un début de séance hésitant ou marqué par une persistance de la lourdeur à l'oeuvre depuis lundi.
Les taux se détendent donc de part et d'autre de l'Atlantique avec des T-Bonds à 4,50400% (-3Pts de base), un "30 ans" à 4,74% (-2,4Pts).
Dans ses "minutes" publiées hier soir, la Fed a fait part de ses inquiétudes relatives aux tensions commerciales et aux tarifs douaniers "réciproques" mis en place par Washington.
Les responsables de la banque centrale américaine pointent les "risques d'une hausse de l'inflation, ainsi que des dangers limités pour le marché du travail, avec les possibles effets de changements potentiels dans les politiques commerciales et d'immigration".
"Cela implique toujours un net penchant en faveur d'une prochaine baisse de taux, mais sans sentiment d'urgence", décryptent les analystes de Danske Bank.
L'embellie US s'est propagée à l'Europe (sauf hélas à la France): les Bunds se détendent à 2,535% (-1,5Pt), des BTP italiens à 3,615% (-2Pts)... mais mauvaise surprise du côté des OAT dont le rendement bondit de +3,3Pts à 3,266% (soit une hausse de 14,5 points de base depuis vendredi dernier).
La dégradation s'est brutalement accélérée vers 17H30 et le "spread" OAT/Bund s'est élargi de +5Pts à 73Pts de base.
Côté chiffres US publiés ce jeudi, l'indice des indicateurs avancés, censé préfigurer l'évolution de l'activité aux Etats-Unis, est ressorti en baisse de -0,3% à 101,5 au mois de janvier d'après le Conference Board, qui y voit le signe d'un prochain ralentissement de l'économie.
D'après les prévisions du Conf'Board, le PIB des Etats-Unis devrait croître à un rythme de 2,3% cette année, avec une croissance plus solide au premier semestre qu'au second.
Et comme pour en apporter la confirmation, contrairement à l'indice "Empire State" de la région de New York publié mardi, l'activité manufacturière dans la région de Philadelphie ralentit fortement, selon l'enquête de la Fed locale : l'indice de diffusion de l'activité générale courante est passé de 44,3 en janvier à 18,1 en février.
L'indice des nouvelles commandes a chuté de 21 points à 21,9 et celui des livraisons, de 15 points à 26,3, tandis que l'indice de l'emploi est resté positif mais a baissé de sept points à 5,3, compensant sa hausse du mois dernier.
Les deux indices de prix ont atteint leur plus haut niveau en plus de deux ans. Enfin, les indicateurs généraux pour l'activité future laissent entrevoir des prévisions de croissance au cours des six prochains mois.
Les inscriptions au chômage ont augmenté un peu plus que prévu aux Etats-Unis la semaine dernière, ce qui confirme le récent ralentissement opéré par le marché du travail américain.
Leur nombre a augmenté de 5.000 pour atteindre 219.000 sur la semaine close au 15 février, a annoncé jeudi le Département du Travail jeudi, contre 214.000 la semaine précédente.
Les économistes anticipaient un chiffre de 217.000 après 213.000 en première lecture.
Ces chiffres étaient particulièrement suivis alors que le Département de l'efficacité gouvernementale (DOGE) nouvellement créé par Elon Musk a récemment procédé à d'importantes coupes budgétaires et supprimé des milliers d'emplois publics.
Au-delà des chiffres du jour, la parution, demain, des indices PMI en Europe permettra de savoir si une lueur d'espoir commence à se dessiner pour l'activité économique sur le Vieux Continent.
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