CAC 40: le temps se gâte dans le sillage de Wall Street
(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris est attendue en baisse vendredi à l'ouverture dans le sillage de la clôture négative la veille à Wall Street sur fond d'incertitude persistante pour l'économie mondiale.
Vers 8h15, le contrat "future" sur l'indice CAC 40 - échéance mars - plie de 83 points à 8077 points, annonçant un début de séance difficile.
Le marché parisien avait conclu la séance de jeudi sur un repli de 0,5% à 8102 points, ce qui le conduit à accuser pour l'instant un recul limité de 0,2% sur l'ensemble de la semaine.
Mais les craintes sur la croissance mondiale alimentées par les questions commerciales devraient de nouveau dominer les échanges ce vendredi suite au lourd décrochage des marchés américains hier soir.
En dépit des résultats plutôt solides de Nvidia, les grands indices new-yorkais ont signé leur pire séance depuis le 7 février dernier, avec des pertes de 2,8% pour le Nasdaq, qui cède désormais 4% depuis le début de l'année.
Les inquiétudes entourant l'impact des tensions commerciales ont fait leur retour, alors que Donald Trump a confirmé que les produits chinois feraient l'objet de 10% de droits de douane supplémentaires à compter du 4 mars.
Par le biais de son ministre du Commerce, Pékin a exprimé son opposition ferme à la décision du président américain et annoncé son intention d'adopter des contre-mesures afin de protéger les "droits et les intérêts légitimes" du pays.
"Pendant des semaines, la Bourse a négligé l'impact de la guerre commerciale", souligne Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet Asset Management.
"Il fallait bien, tôt ou tard, que le sujet revienne sur le devant de la scène", indique l'analyste.
Les places asiatiques ont elles aussi accusé le coup vendredi, avec des replis qui s'étageaient en fin de séance entre 2,9% à Tokyo et plus de 3,2% à Hong Kong.
Les investisseurs demeurent par ailleurs attentistes avant la publication des données d'inflation aux Etats-Unis et en Europe qui s'annoncent cruciales pour la trajectoire de la politique monétaire des deux côtés de l'Atlantique.
En Europe, les intervenants seront très attentifs à la publication, à 14h00, de la première estimation de l'inflation en Allemagne pour le mois de février, à moins d'une semaine de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).
Outre-Atlantique, l'inflation PCE, l'indicateur sur lequel s'appuie la Réserve fédérale pour suivre la dynamique des prix, est attendue en léger ralentissement.
Le consensus table sur une décélération de la hausse des prix à 2,5% sur un an en janvier, contre 2,6% en décembre, tandis que l'inflation dite de base ("core") devrait se tasser de 2,8% à 2,6%.
Sur les marchés obligataires, la détente reste de mise, le rendement des obligataires souveraines allemandes à 10 ans évoluant vers 2,41% et celui de leurs homologues française à 3,14%.
L'écart de rendement entre le Bund et l'OAT française se stabilise autour de 72 points de base.
Aux Etats-Unis, le taux des Treasuries à dix ans se maintient dans la région de 4,28%, toujours bien en-dessous de celui du papier à trois mois (4,34%), une inversion potentiellement annonciatrice d'une récession en devenir.
Du fait du mouvement d'aversion pour le risque, les cambistes se réfugient vers le dollar, ce qui fait basculer l'euro sous la barre de 1,04 face au billet vert alors que la monnaie unique évoluait encore au-dessus du seuil de 1,05 mercredi.
Sur les marchés pétroliers, les cours du Brent et du brut léger américain repartent à la baisse, pénalisés par les doutes sur la croissance mondiale et les effets de l'escalade des tensions commerciales.
Le Brent recule de 0,7% à 73,5 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) lâche 0,8% à 69,8 dollars, ce dernier se dirigeant vers un repli d'environ 1% sur la semaine.
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