Paris: en repli, les investisseurs se montrent prudents
(CercleFinance.com) - La bourse de Paris cède près de 0,3 % ce matin, vers 8080 points, pénalisée par le chute de Teleperformance (-9%) au lendemain de ses résultats.
Les craintes sur la croissance mondiale alimentées par les questions commerciales devraient de nouveau dominer les échanges ce vendredi suite au lourd décrochage des marchés américains hier soir (-2,8 % pour le Nasdaq, -1,6 % pour le S&P) en dépit des résultats plutôt solides de Nvidia.
Les inquiétudes entourant l'impact des tensions commerciales ont fait leur retour, alors que Donald Trump a confirmé que les produits chinois feraient l'objet de 10% de droits de douane supplémentaires à compter du 4 mars.
Par le biais de son ministre du Commerce, Pékin a exprimé son opposition ferme à la décision du président américain et annoncé son intention d'adopter des contre-mesures afin de protéger les "droits et les intérêts légitimes" du pays.
"Pendant des semaines, la Bourse a négligé l'impact de la guerre commerciale", souligne Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet Asset Management.
"Il fallait bien, tôt ou tard, que le sujet revienne sur le devant de la scène", indique l'analyste.
Les places asiatiques ont elles aussi accusé le coup vendredi, avec des replis qui s'étageaient en fin de séance entre 2,9% à Tokyo et plus de 3,2% à Hong Kong.
Les investisseurs demeurent par ailleurs attentistes avant la publication des données d'inflation aux Etats-Unis et en Europe qui s'annoncent cruciales pour la trajectoire de la politique monétaire des deux côtés de l'Atlantique.
En Europe, les intervenants seront très attentifs à la publication, à 14h00, de la première estimation de l'inflation en Allemagne pour le mois de février, à moins d'une semaine de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).
Outre-Atlantique, l'inflation PCE, l'indicateur sur lequel s'appuie la Réserve fédérale pour suivre la dynamique des prix, est attendue en léger ralentissement.
Le consensus table sur une décélération de la hausse des prix à 2,5% sur un an en janvier, contre 2,6% en décembre, tandis que l'inflation dite de base ("core") devrait se tasser de 2,8% à 2,6%.
En attendant, les investisseurs ont pris connaissance ce matin de plusieurs statistiques concernant l'Hexagone.
Sur un an, selon l'estimation provisoire réalisée par l'Insee en fin de mois, les prix à la consommation en France augmenteraient de 0,8% en février, après +1,7% en janvier. Pour la première fois depuis février 2021, le glissement annuel serait ainsi en deçà de 1%.
Par ailleurs, les dépenses de consommation des ménages français en biens se replient de 0,5% en volume sur un mois en janvier, après une augmentation de 0,7% en décembre 2024, selon les données corrigées de variations saisonnières et de jours ouvrables (CVS-CJO) de l'Insee.
Sur les marchés obligataires, la détente reste de mise, le rendement des obligataires souveraines allemandes à 10 ans évoluant vers 2,38% et celui de leurs homologues française à 3,11%.
L'écart de rendement entre le Bund et l'OAT française se stabilise autour de 72/73 points de base.
Aux Etats-Unis, le taux des Treasuries à dix ans se maintient dans la région de 4,25%, toujours bien en-dessous de celui du papier à trois mois (4,31%), une inversion potentiellement annonciatrice d'une récession en devenir.
Du fait du mouvement d'aversion pour le risque, les cambistes se réfugient vers le dollar, ce qui fait basculer l'euro à 1,04$ alors que la monnaie unique évoluait encore au-dessus du seuil de 1,05 mercredi.
Sur les marchés pétroliers, les cours du Brent et du brut léger américain repartent à la baisse, pénalisés par les doutes sur la croissance mondiale et les effets de l'escalade des tensions commerciales.
Le Brent recule de 0,5% à 73,5 dollars le baril.
Dans l'actualité des sociétés françaises, Teleperformance a publié hier soir un résultat net part du groupe ajusté de 807 ME (vs 732 ME un an plus tôt), soit un résultat net ajusté dilué par action de 13,44 euros (vs 12,39 euros en 2023).
Saint-Gobain a publié également hier soir un résultat opérationnel de 4,37 MdsE (+3,5%) pour un résultat net consolidé part du groupe de 2,84 MdsE (+6,6%), soit un BNPA de 5,69 euros (+8,2%).
Casino fait part d'un résultat net part du groupe des activités poursuivies de 2,17 milliards d'euros pour 2024, contre une perte de 2,56 milliards l'année précédente, mais un EBITDA ajusté en recul de 24,7% à 576 millions, reflétant une marge de 6,8% (-174 points de base).
Enfin, Oddo BHF réitère sa recommandation "surperformance" sur le titre AXA avec un objectif de cours légèrement relevé de 40 à 41 euros, au lendemain de la publication par la compagnie d'assurance de résultats dans l'ensemble supérieurs aux attentes pour 2024.
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