Wall Street : salue paradoxalement le 'clash' Trump/Zelensky
(CercleFinance.com) - Le scénario de cette ultime séance du mois de février à Wall Street fut assez singulier : alors que l'événement le plus attendu -l'indice d'inflation PCE- avait laissé les marchés assez indifférents, le véritable "market mover" a surgi là où on ne l'attendait pas.
Les médias économiques et financiers, puis tous les médias généralistes sont en boucle sur ce véritable clash qui a éclaté -en mondovision- entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky au sein même du bureau ovale peu après 20H (la rencontre était retransmise en "Live").
Zelensky s'est fait "remettre dans l'axe" au sujet du manque de soutien américain à l'Ukraine (Trump l'a taclé : "vous ne vous montrez ni reconnaissant ni respectueux des efforts des Etats Unis") puis il a été congédié par le Président et le vice-Président JD.Vance avec ce commentaire : "il reviendra lorsqu'il sera déterminé à signer la paix".
Une scène jamais vue dans l'histoire des rencontres au sommet entre un président américain et un leader invité à venir s'entretenir avec lui à la Maison Blanche.
Généralement, lorsqu'une telle rencontre se déroule sous le regard des caméras, c'est que tous les différents ont été aplanis, un compromis agréé par les 2 parties.
L'entrevue est destinée à immortaliser la poignée de main ou la signature d'un contrat ayant un impact majeur pour les 2 nations.
La fermeté de D.Trump et JD.Vance Zelensky a été particulièrement appréciée par Wall Street : les indices US évoluaient dans le rouge vers 20H (pour la 7ème séance consécutive) alors que le "Live" de cette entrevue n'était pas encore commencée... puis ils se sont envolés de +1,4 à +1,6% au cours des 90 dernières minutes de la séance.
Pour le S&P500 et le Dow Jones, le rebond des 90 dernières minutes efface les pertes de jeudi, pour le Nasdaq, il manque 1,2% (le mois de février se termine sur un repli de -2,5% en moyenne du "S&P" et du "Dow").
Wall Street aurait pu considérer que le "clash" du bureau ovale, c'était un échec diplomatique majeur pour Trump : son " deal " sur les terres rares n'est pas signé, la fin imminente de la guerre ne pourra pas être annoncée ce weekend.
Vladimir Poutine était attendu à Washington dès que les " derniers détails " d'un plan de paix auraient été réglés avec Zelensky... mais le processus semble dans l'impasse.
Les observateurs considèrent pourtant que D.Trump a "agi en patron", et que la paix se fera avec ou désormais sans Zelensky.
Sinon, le "fait du jour" c'était jusque vers 20H30 la bonne surprise d'une hausse des prix ressortie en bas de la fourchette du consensus : l'inflation PCE, l'indicateur favori de la Réserve fédérale pour suivre la dynamique des prix, s'élève à +2,5% comme prévu (après 2,6% en décembre).
Hors alimentation et énergie, le "taux Core" a ralenti de 0,3 point à +2,6% d'un mois sur l'autre (là encore, c'est conforme aux prévisions).
Le rendement des Treasuries à dix ans s'est détendu progressivement à partir de 14H30 (réaction positive très timide au début) et il ressort ce soir à peine supérieur à 4,2300% (-3,5Pts), soit -20Pts sur la semaine écoulée, qui devient ainsi la meilleure de l'année et même depuis début septembre.
Le rendement du "2 ans" retombe de -8Pts, sous le seuil symbolique des 4,00% (vers 3,995%).
Et surtout, ce qui ne s'était pas vu depuis longtemps, les T-Bonds américains alignent une 7ème semaine de crue consécutive, depuis le test des 4,80% du 13 janvier.
Mais le tableau n'est pas totalement positif car les "10 ans" évolue toujours bien en-dessous de celui du papier à trois mois qui n'a pas bougé pas de la semaine (il reste figé vers 4,31%).
L'inversion s'est creusée plus nettement encore en cette fin de mois de février, un phénomène potentiellement annonciateur d'une amorce de récession d'ici la fin de l'année.
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